« Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il perd son âme ? »

En VIDEO: Marc 8

https://topbible.topchretien.com/marc.8.1/S21/

Ce verset biblique (Marc 8:36) toucha profondément un petit enfant.

Jacques Pineault ne savait ni lire ni écrire à cette époque et il deviendra moine. Voici ce qu’il dit à ce sujet dans son livre : « Dans les pas du Christ. »

« Voir Dieu, entendre Dieu, sentir Dieu, toucher Dieu, goûter Dieu ».  Depuis l’incarnation, c’est possible ! Merci Dieu!

https://www.facebook.com/reel/1225371028869163

La touche d’humanité que l’on hume  dans le livre de père Jacques, on la retrouve dans ses homélies.

En voici quelques extraits publiés ces derniers jours sur facebook.   https://www.facebook.com/jacques.pineault.9

« Je te bénis, Père du ciel et de la terre d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. »

« Jésus vit une grande foule. 
Il fut saisi de compassion envers eux. »

https://www.aelf.org/2024-07-21/romain/messe

« Dans les pas du Christ ».

Voici des extraits de ce livre où est commentée l’histoire de la guérison de la Cananéenne racontée par Matthieu et Marc.

https://www.aelf.org/bible/Mt/15 versets 21 et suivants et https://www.aelf.org/bible/Mc/7 versets 25 et suivants.

https://topbible.topchretien.com/matthieu.14.29/S21/

MEDITONS encore ce verset. 

https://www.aelf.org/2024-07-09/romain/vepres

Suppléments.

Père Jean-Paul Savi s.j.: «Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ?»

« … Face aux contre-valeurs de notre société actuelle, la Parole de Dieu est-elle encore brûlante en nous ? … En ce jour du Seigneur, nous sommes appelés à laisser non pas l’esprit du monde, mais l’Esprit de Dieu transformer complètement notre manière de voir, de penser et d’agir. Face aux voix qui résonnent dans nos cœurs, nous devons être capables de sacrifice, c’est-à-dire suivre la voix de Dieu et non celle des hommes. Car Jésus nous le dit : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 16, 24).

En ce dimanche, prions afin que face aux tentations de nos vies, nous puissions être capables discerner et de choisir toujours ce qui nous rapproche plus de Dieu.  

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2020-08/meditation-du-22ieme-dimanche-ordinaire-que-sert-a-l-homme-d.html

Cantiques

SAINT BENOIT, patriarche des moines d’Occident – Et nous là-dedans ?

https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-11-juillet-2

Les abbayes ne sont pas faites seulement pour les gens « bien », pour des personnes de bonne notoriété, pour des gens de chez nous. Il y a là aussi des moines qui viennent « de loin », qui viennent d’autres continents et aussi de milieux de vie parfois compliqués.  

A l’abbaye Notre-Dame de Scourmont, demeure le moine Sharif, belgo-tunisien, au parcours chaotique.

Voici comment il est passé de la dure réalité de la prison à la vie de moine en passant par le CENACOLO.  

(Article tiré de la revue : Le Fleuve de Dieu – juin juillet 2024)

A Scourmont, demeure aussi le père Jacques Pineault, originaire du Canada. Il commente la Parole de Dieu sur son compte facebook.

NB: Ses followers agrémentent son compte de mille belles images ou photos.

https://www.facebook.com/jacques.pineault.9

A partir du texte d’évangile qui relate la guérison d’un paralytique, père Jacques invite chacun à chercher de l’aide pour être conduit à Jésus, comme fut conduit Shérif.

03 Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. 04 Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. 05 Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » 10 Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – 11 je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »https://www.aelf.org/bible/Mc/2

Réflexion du père Jacques Pineault (extrait):

« Voyant leur foi ». Jésus-Christ est sensible à notre foi. (…) Ouvrons notre cœur à la foi dans le Seigneur. N’ayons pas peur de nous reconnaître comme nous sommes, peut-être paralysés comme cet homme qui a besoin de deux porteurs au moins si ce n’est plus pour le présenter à Jésus. N’ayons pas peur de demander de l’aide à un directeur spirituel ou à un ami de confiance pour se laisser voir par le Christ car Jésus ne voit pas simplement la foi du paralysé mais il voit leur foi, c’est-à-dire la foi du paralysé et de tous ceux qui l’accompagnent en désirant sa guérison. C’est la beauté de l’Église, corps mystique du Christ. Nous ne sommes pas seuls. C’est la communion des saints qui nous dépasse pour nous faire accéder à cette présence mystérieuse du Seigneur si sensible à notre foi.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=4181704092076704&set=a.1861319930781810

Benjamin Robichon fait un reportage sur l’abbaye de Scourmont, auprès du père Jacques Pineault.

https://evangeli.net/evangile/jour/VI_0711a

Saint Benoit est connu comme patriarche des moines d’Occident et aussi pour ses victoires contre Satan.

A l’occasion de sa fête, ce 11 juillet, voici un témoignage de poids concernant le combat que nous avons à mener contre Satan. Il est bien nécessaire de lutter contre cet ennemi de Dieu et des hommes qui met sans cesse des obstacles sur notre route, mais « les obstacles ne sont pas un hasard », affirme le témoin.

Quelques mots encore sur Saint Benoit.

C’était un jeune noble de Nursie en Ombrie. A 15 ans, on l’envoie à Rome faire ses études, accompagné de sa nourrice. Rome est terrible aux âmes pures : tentations charnelles, tentations intellectuelles et politiques.
Benoît s’enfuit, car c’est « Dieu seul » qu’il cherche et il ne veut pas courir le risque de le perdre. Il aboutit à une caverne de Subiaco où un ermite accepte de lui servir de guide dans sa quête de Dieu. Benoît y médite de la meilleure façon de vivre pour trouver Dieu. Mais il est difficile de passer inaperçu quand on rayonne de sainteté.

https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-11-juillet-2

https://hozana.org/priere/saint-benoit/exorcisme

Marie est une mère pour les moines…

Chaque abbaye cistercienne porte d’ailleurs le titre de Notre-Dame dans son nom:

Abbaye Notre-Dame de la Paix, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, etc.

https://www.facebook.com/ndelapaixchimay

… comme pour tous ceux qui répondent à l’appel de Jésus: « Voici ta mère ».

Prions de suite avec l’association « Notre-Dame Mère de la Lumière » (NDML) qui n’est pas une abbaye mais une communauté de chrétiens, laïcs et religieux confondus. Oui, il y a de la place pour tous les état de vie dans l’Eglise. « Cherchez, vous trouverez » nous invite Jésus.

Demandons aussi l’intercession de saint Benoit. Que ce saint patron de l’Europe intercède pour la paix dans notre continent et dans le monde entier!

Cantiques.

Revue du Renouveau Charismatique: « Le Fleuve de Dieu ».

Pentecôte 24. Quelques flashs.

01 Alors, après cela, je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions.02 Même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces jours-là…05 Alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

https://www.aelf.org/bible/Jl/3

Charismes, dons et révélation : tout sur l’Esprit Saint (en mode GamePlay)

Homélie du Père Jacques Pineault. 19 mai 2024

(J’ai ajouté des images de NDML)

https://www.facebook.com/jacques.pineault.9

Frères et sœurs, en ce 50e jour après Pâques, nous célébrons la fête de la Pentecôte. Nous savons, nous chrétiens, que c’est le don de l’Esprit Saint aux apôtres, puis à toute l’Église, qui est souligné par cette fête. Ils étaient tous là, la Vierge Marie, les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle. « Ils se trouvaient réunis tous ensemble » (Ac 2,1). Soudain, ils entendirent un bruit pareil à celui « d’un violent coup de vent » (Ac 2,2), et ils virent des langues de feu se poser sur chacun d’eux. « Tous furent remplis d’Esprit Saint » (Ac 2,4). C’est la promesse de Jésus qui se réalisait. Jeunes et anciens sont pris dans l’ouragan de l’Esprit Saint. Ils sont propulsés dehors pour témoigner des merveilles de Dieu. « Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » (Ac 2,4).

Dans le Cénacle, où avait eu lieu la dernière Cène, ils attendaient l’Esprit, « cette force d’en haut » que Jésus leur avait promis. Le voici, dix jours après l’Ascension, cinquante jours après Pâques : L’Esprit qui avait habité Jésus tout au long de son ministère et qu’il avait remis sur la Croix : « Père, en tes mains je remets mon Esprit » (Lc 23,46) ; l’Esprit du Père qui avait fécondé Marie pour réaliser en elle le mystère de l’incarnation : « Le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35) ; l’Esprit qui avait guidé Jésus toute sa vie, même au désert face au Tentateur : « Jésus, rempli du Saint Esprit, revint du Jourdain – (où il avait été baptisé) – et fut conduit par l’Esprit Saint au désert » (Lc 4,1) ; cet Esprit vient désormais reposer en chacun des disciples. Un nouveau temps s’ouvre : et la Vierge Marie est témoin de cette naissance de l’Église. Car désormais c’est aux disciples que revient la tâche de rendre le Seigneur présent, visible, agissant dans le monde. À l’Église primitive revient d’incarner maintenant la Parole de Dieu et son annonce. A cette toute petite Église revient désormais la mission de rendre accessible et compréhensible à toute l’humanité le message d’amour du Seigneur. Elle « marche sous la conduite de l’Esprit Saint » (Ga 5,16).

Pour peu que nous ne le sachions, l’Esprit Saint désormais nous fait vivre et nous invite à marcher sous sa conduite (Ga 5,26). Il viendra désormais à notre aide pour parler des merveilles de Dieu. Laissons-nous emplir de cet Esprit : il fécondera la Parole en chacun.

Est-ce à dire que l’Esprit Saint ne veut pas que nous nous installions dans une Église « à air conditionné », une expression favorite du pape François ? Le pape François ne cesse de nous le rappeler : nous avons à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. Et lui-même le fait malgré ses handicaps évidents. Cet homme-là, non seulement sait qu’il est conduit par l’Esprit, mais il y croit et agit en conséquence. Ses nombreux déplacements le prouvent. Donc à nous de conclure que l’Esprit Saint qui nous est donné en vue de cette mission est comme un ouragan qui balaie toutes nos peurs.

Pierre en la personne de Jean XXIII a ouvert la fenêtre et il a nous dit : « C’est la Pentecôte ». Avec le concile Vatican II, il a ouvert la fenêtre de l’Église pour laisser entrer un peu d’air frais. Depuis le Concile Vatican II, certains sont pris de vertige par une si rapide oxygénation. Rassurons-nous. Faisons confiance à l’Esprit Saint : Il apporte constamment à l’Église de Jésus Christ une bouffée d’air frais. Il y chasse l’odeur de renfermé et de naphtaline dans laquelle nous avons trop tendance à nous installer.

En réponse à ce cadeau merveilleux que fut le concile, nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur. Le psaume 103 nous invite précisément à la louange : « Tu envoies ton souffle… Tu renouvelles la face de la terre… » Nous rendons grâce au Seigneur pour toutes ses réalisations, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui. La Pentecôte c’est la naissance d’une nouvelle création. Cela a commencé par le brassage entre Juifs, Parthes, Mèdes et Elamites…. Tous les entendaient « proclamer dans leur langue les merveilles de Dieu » (Ac 2,11). Nos assemblées dominicales sont aussi un brassage de gens très divers. Un enfant du catéchisme disait : « Dans ma classe, il y en a qui sont blancs, d’autres noirs ; il y en a un qui vient d’Asie ; d’autres sont arabes. Il y en a qui disent : ‟Ce n’est pas normal, il devrait n’y avoir que des autochtones”. Moi je crois que si Dieu a fait l’arc-en-ciel avec des couleurs différentes, c’est qu’il aime ça ». Actuellement, dans le monde entier, presque tous entendent le message de Dieu dans leur langue. Et cette langue n’est rien d’autre que celle de l’amour qui est en Dieu.

Quand on a reçu l’Esprit Saint, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie. Notre Pentecôte à nous, ce fut le jour de notre confirmation. Ce qui nous est demandé depuis, c’est de vivre sous la conduite de l’Esprit Saint et de nous laisser guider par lui. Marcher sous la conduite de l’Esprit Saint, c’est le laisser agir en nous. Il est la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur. L’Esprit Saint est une force qui nous transforme. Elle nous donne « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5,22-23). C’est grâce à lui que nous pouvons nous ouvrir à Dieu.

L’Évangile d’aujourd’hui fait partie du discours de Jésus après la Cène, au soir du Jeudi Saint. Mais il a été écrit après Pâques, et cela change tout. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur défenseur contre le mal. Comme lui, ils auront à souffrir de la persécution. Ils seront conduits devant les tribunaux. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Grâce à lui, nous pourrons parler avec assurance devant ceux-là même qui ont fait mourir Jésus sur la croix. Il suffit de relire le livre des Actes des Apôtres pour se rendre compte de la force de ce témoignage.

Comme au temps des apôtres, l’Esprit Saint est toujours agissant dans le monde d’aujourd’hui. Il est le défenseur des chrétiens persécutés. Nous savons qu’ils sont de plus en plus nombreux dans le monde. Nous pensons à tous ceux du Moyen Orient, de l’Afrique, de l’Asie et de nombreux pays. Le Seigneur nous assure de sa présence, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il ne nous abandonne jamais, même dans les situations les plus désespérées. Rien ne peut l’empêcher de faire en sorte que le témoignage des chrétiens porte du fruit.

Avec la Pentecôte se clôt le temps pascal de la liturgie. Quarante jours de carême, quarante jours de temps pascal jusqu’à l’Ascension, plus dix autres jours jusqu’à la Pentecôte. Et si nous relisions le chemin parcouru pendant ces presque cent jours ? Comment la pédagogie de Jésus Crucifié-Ressuscité nous a-t-elle transformés, façonnés, et rendus capables de porter à notre tour le message de l’Évangile ?

L’Esprit Saint ouvre notre bouche pour parler.

Quand nous nous taisons, les idéologies de tout genre prennent le dessus.

Chapelet à Lourdes suivi d’un message de Mgr Dupuy .

Nous ne pouvons plus être des chrétiens tièdes !

Chapelet avec NDML. suivi de prières pour la guérison des malades.

Avec paroles de connaissances et témoignages de guérisons.

Laissons-nous aimer par Dieu notre Père.

« La  présence de Dieu, il faut la saisir par les yeux, par les oreilles, par le goûter, par le toucher. »

Père JACQUES PINEAULT

« Dans les pas du Christ. »

GRAND ENTRETIEN www.cathobel.be

« C’est vraiment extraordinaire ce qu’un mourant peut nous laisser comme témoignage ».

Prêtre diocésain, curé de campagne, Jacques Pineault est ensuite devenu moine, avant de mener une vie de prière à l’abbaye Notre-Dame de Scourmont. Un parcours plutôt inhabituel qu’il commente avec bonhomie. Il le reconnaît volontiers : jamais, il n’avait envisagé de venir vivre en Belgique, même s’il affectionnait les chansons de Jacques Brel ! Une fois devenu moine, c’est grâce à dom Armand Veilleux qu’il est envoyé à l’abbaye Notre-Dame de Scourmont pour une durée indéterminée. Lorsqu’il a renouvelé sa stabilité pour cette abbaye, il reconnaît avoir eu « l’impression, l’intuition et la conviction » que sa place était en Belgique. « Cela fait partie des surprises de Dieu et aussi d’une certaine écoute, parce que la présence de Dieu, il faut la saisir par les yeux, par les oreilles, par le goûter, par le toucher. Et si on est attentif aux événements de notre vie, on va être appelé à se dépasser », nous confie-t-il.

Comment avez-vous choisi d’étudier la théologie ?

À un moment donné, j’avais le choix entre entrer à la faculté de Lettres ou à celle de Théologie. Alors j’ai fait des demandes aux deux facultés, me disant que j’irais à celle qui répondrait en premier. La faculté de Théologie a répondu la première, le lendemain celle de Lettres. Alors, je suis allé en théologie! Mais, j’avais toujours aimé écrire, les compositions, toutes ces choses-là. J’avais déjà écrit beaucoup de choses. J’ai continué à le faire, même si je n’étais pas en faculté de Lettres.

Quand vous êtes-vous orienté vers la prêtrise ?

J’ai pensé au sacerdoce à la fin de mon bac en théologie, mais j’avais une grande crainte. J’étais capable de lire et de composer. Mais, comme les prêtres doivent prêcher, j’avais peur de n’avoir rien à dire, parce que prêcher c’est autre chose que de parler ! Cela a été une grande crainte, jusqu’au jour où on m’a fait faire une première prédication. J’ai énormément apprécié cet exercice. Alors, j’ai fait ma maîtrise comme séminariste et j’ai commencé deux ans de stage en paroisse. Et puis, j’ai été vicaire quelques mois, et rapidement curé de plusieurs paroisses. Et dans l’exercice de ce ministère-là, j’étais heureux comme prêtre, avec les confrères et avec les paroissiens. J’aimais beaucoup les visiter, j’ai d’ailleurs pris du poids, parce que je multipliais les repas pour satisfaire tout le monde! Il fallait même que j’aille prendre des petits-déjeuners !

Quelles rencontres vous ont le plus marqué ?

L’accompagnement des mourants ou des personnes malades m’a amené à réfléchir à ma vie, parce que l’exercice du ministère, vivre des événements… tout cela a son importance. Mais quand vous rencontrez des personnes en fin de vie qui se demandent s’il y a quelque chose de l’autre côté, qui regardent ce qu’elles ont vécu et là où elles aboutissent, ce n’est pas sans nous faire réfléchir. J’avais commencé à les fréquenter, parce qu’on m’avait confié ce ministère-là auprès des personnes malades ou mourantes. Il y en a avec lesquelles c’était facile, mais d’autres avec lesquelles je craignais de ne pas être à la hauteur. C’est d’ailleurs souvent avec ces personnes-là que j’ai vécu les choses les plus profondes…

Pourquoi ?

Si vous rencontrez des gens qui ont toujours été pieux, c’est vite fait. Cela manque même parfois de profondeur. Mais quand vous allez chez des gens qui ont vécu toute leur vie sans religion ou sans conviction et que vous leur proposez de prier et qu’ils vous répondent : « Priez, je vais vous regarder faire ». Et puis, progressivement, ils se mettent à prier avec vous et se transforment. Ils vivent comme une espèce de conversion, une ouverture au spirituel, une ouverture à Dieu. La mort n’est plus une fin de tout, mais une occasion d’action de grâce. Ils s’en vont rencontrer Dieu. 

Une telle conversion peut-elle arriver à tout âge ?

Je n’ai pas cheminé avec autant de jeunes en agonie qu’avec des personnes de 50 ans ou plus, atteintes par un cancer ou dont la carrière était bousculée. Il y a toutes sortes de gens, même ceux de la rue, les SDF, qui ont des choses à nous dire. C’est vraiment extraordinaire ce qu’un mourant peut nous laisser comme témoignage, simplement par sa parole ou par sa présence. Plusieurs personnes ont été pour moi des témoins. A un point tel que je me suis demandé ce qui est l’essentiel à vivre. Est-il nécessaire de courir partout, de faire toutes les célébrations, de participer à toutes les fêtes ou bien d’aller vraiment directement au plus important, c’est-à-dire la prière et la Parole de Dieu ? C’est à ce moment-là que j’ai mis mes pas dans ceux du Christ. Ces personnes-là m’ont pratiquement aidé à me convertir et à faire des choix qui correspondent au risque de mes convictions. J’ai reconnu la puissance de la prière et de la fréquentation de la Parole de Dieu auprès des mourants et dans ma vie.

Quand vous étiez enfant, votre grand-mère a-t-elle joué un rôle dans votre cheminement ?

Elle m’a éveillé spirituellement. Lorsque j’étais tout jeune, elle tricotait dans la pièce où on était. A un moment donné, un orage s’est déclaré avec des éclairs et le tonnerre. Elle s’est alors mise à prier le chapelet, après avoir allumé une chandelle qu’elle avait mise sur le bord de la fenêtre. Je lui ai alors demandé : « Grand-mère, qu’est-ce que tu fais là ? » Elle m’a répondu : « Je prie le bon Dieu ». Et moi je suis resté avec « bon Dieu ». C’est une question qu’on peut porter toute sa vie… Qu’est-ce que Dieu? Que suis-je pour Lui? Qu’est-il pour moi ? Un autre jour, je devais aller à la messe du dimanche avec elle, mais j’ai choisi de ne pas y aller. Comme on était au cœur du village et que l’église était tout proche, il y avait un haut-parleur qui transmettait la prédication du curé. Le sermon avait commencé par une citation de l’évangile de saint Matthieu : « A quoi sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » Et moi, à l’époque, je ne savais ni lire ni écrire, mais cette parole-là m’est restée imprimée. J’avais l’impression d’avoir compris ce qu’elle signifiait. Avec ma capacité enfantine, j’avais saisi le sens de cette phrase-là.

Y a-t-il beaucoup de paroles divines qui vous ont marqué ?

 Un jour, je me suis amusé à relever les paroles de Dieu qui m’avait interpellé, tout au long de ma vie. Il y a une série de paroles qui nous marquent, qui influencent notre comportement ou notre compréhension, et qui échelonnent notre vie spirituelle ou chrétienne.

Selon saint Jean, rien ne ferme plus le chemin de la croissance spirituelle que la satisfaction de soi…

Bien sûr, parce que si vous êtes satisfait de vous-même, vous n’avez besoin de personne, ni d’amis, ni de compagne ou de compagnon, ni encore moins de Dieu, puisque vous avez tout ce qu’il vous faut. Mais peut-être êtes-vous complètement aveugle sur l’authenticité de votre vie. J’ai eu affaire à des gens qui avaient eu une carrière brillante, intéressante… Mais tout ce qui leur restait le matin, c’était le soleil qui se lève. Quand tout vous échappe, vous en revenez à l’essentiel. Et si vous vous prenez pour le nombril du monde, tant pis ! Mais si vous vous découvrez enfant de Dieu, vous entrez alors dans l’éternité. 

Connaître les apôtres aide-t-il à comprendre ce que signifie suivre Jésus ?

 Les apôtres sont pour nous, pas toujours des modèles, mais des exemples, parce que notre foi, notre démarche chrétienne est toujours un peu hésitante et en quête… Le doute est proche de la foi, parce qu’il nous permet de réfléchir puis d’éclaircir notre foi. Et finalement, après avoir reçu l’Esprit saint, les apôtres sont devenus des missionnaires, des gens plus convaincus. Ils ont manifesté leur conviction en se livrant totalement au Christ et à l’ensemble de l’univers pour lui faire connaître la lumière. Nous devrions être comme eux : partir de rien et devenir de véritables missionnaires qui transmettent leur foi et la lumière qu’ils ont obtenues. Autrement, nous passons toute notre vie sous l’abat-jour !

Finalement, aviez-vous imaginé d’accéder à une fonction de prieur ?

Ce n’est pas du tout un choix personnel ! En fait, dans ma vie, j’ai été prieur dans deux monastères. Le prieur est le second de l’abbé. Pendant les absences de celui-ci, qui peuvent être de plusieurs mois par année, le prieur gère au mieux de sa connaissance. Cela peut quelquefois être préoccupant, parce que je continue à accomplir tout le travail que j’avais déjà à réaliser. Parfois, le supplément est impressionnant ! 

✐Propos recueillis par Angélique TASIAUX Retrouvez l’interview du père Jacques Pineault dans l’émission Pleins feux sur www.cathobel.be

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NB. Père Jacques Pineault célèbre la messe chez les sœurs Trappistines de Chimay tous les dimanches à 10h15. Ses homélies sont percutantes et en lien avec la vie des hommes et des femmes de notre temps.

Abbaye Notre-Dame de la Paix à Chimay https://www.facebook.com/ndelapaixchimay

« La  présence de Dieu, il faut la saisir par les yeux, par les oreilles, par le goûter, par le toucher. »

J’apprécie beaucoup que, sur son compte facebook,  père Jacques laisse de belles photos de ses followers. Elles nous font goûter à la Beauté, à la Grandeur de Dieu à travers ses œuvres.  

Me vient à l’esprit cette éloge de la sagesse.

01 De nature, ils sont inconsistants, tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu : à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est ; en examinant ses œuvres, ils n’ont pas reconnu l’Artisan. 02 Mais c’est le feu, le vent, la brise légère, la ronde des étoiles, la violence des flots, les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde, qu’ils ont regardés comme des dieux.

03 S’ils les ont pris pour des dieux, sous le charme de leur beauté, ils doivent savoir combien le Maître de ces choses leur est supérieur, car l’Auteur même de la beauté est leur créateur. 04 Et si c’est leur puissance et leur efficacité qui les ont frappés, ils doivent comprendre, à partir de ces choses, combien est plus puissant Celui qui les a faites.

05 Car à travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur.

https://www.aelf.org/bible/Sg/13

https://www.facebook.com/jacques.pineault.9

L’Abbaye de Scourmont.

Entrée de l’Abbaye de Scourmont.

Depuis 1500 ans, saint Benoit contribue à éduquer, à civiliser l’Europe.

L’Europe retrouve l’espérance lorsque l’homme est au centre de ses institutions. Saint Benoît, priez pour nous! (Pape François)

La Règle de saint Benoît est comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l’école de qui nous pouvons apprendre l’art de vivre le véritable humanisme. (Pape Benoit XVI)

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2018-07/saint-benoit.html

https://www.scourmont.be/hotellerie.html

https://nddelapaixchimay.blogspot.com/

L’Europe est en danger.

Attaquée (notamment) par le matérialisme à outrance, l’Europe perd son âme. Des extrémistes * profitent de son affaiblissement pour tenter d’imposer leurs vues.  Ils souhaitent importer chez nous la guerre dite « sainte » qui est en fait diabolique.  Grâce à leur rayonnement, les moines ont  la force nécessaire pour  renverser cette situation. Encore faut-il des vocations !

* Voir en supplément : « Dans la peau d’une djihadiste ».

 « Ne rien préférer à l’amour du Christ » « Prie et travaille » 

Le 11 juillet, lors de la fête de Saint Benoit, j’ai eu le bonheur d’assister à la messe à l’abbaye Notre-Dame de la Paix à Chimay, messe célébrée par un moine de Scourmont.

Voici des extraits des homélies de père Jacques PINEAULT et de Don Armand VEILLEUX. (NB : La mise en relief est personnelle.)
Egalement un rappel du martyre des moines de Tibhirine.

HOMELIE de père Jacques PINEAULT (Extraits)

Frères et sœurs,

« Ce dont nous avons surtout besoin en ce moment de l’histoire, ce sont d’hommes qui, à travers une foi éclairée et vécue, rendent Dieu crédible en ce monde… Ainsi Benoît de Nursie, comme Abraham, est-il devenu le père de nombreux peuples » (ndlr : Cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoit XVI.)

Saint Benoît est né à Nursie autour de 480. Après une période d’études à Rome, il s’est retiré à Subiaco où il a vécu environ trois ans en ermite dans une grotte auprès du monastère du moine Romain. En 500 environ, il a commencé à réunir des disciples en fondant treize monastères de douze moines chacun, réunis autour d’un abbé, sur le modèle des apôtres. (…)

CHERCHER DIEU.

Le but de l’institution conçue par saint Benoît était de favoriser la recherche de Dieu comme unique but de la vie. “Chercher Dieu”, tel est l’idéal que saint Benoît propose au frère qui demande à entrer au monastère ; et pour favoriser cette recherche, il organise la communauté autour de la lecture méditative des Saintes Écritures, de la prière, du travail manuel et de cet ensemble d’activités qui permettent la vie pratique et le développement des relations de charité fraternelle.

« Parce que l’oisiveté est l’ennemie de l’âme … Que chacun vive de son propre travail ».

Aux nouveaux peuples, le plus souvent nomades, habitués à vivre sous le ciel avec, à l’horizon, une terre à parcourir avec leurs flèches et leurs chevaux, les monastères offraient l’exemple d’une vie communautaire dans laquelle les différentes occupations – la prière, l’étude, le travail, la réfection, la discussion, le repos, etc. – avaient lieu dans des temps fixés et dans des lieux prescrits.

On ne pourra jamais évaluer à fond la force civilisatrice et éducatrice de cette régularité dans le travail qui se diffusera partout à partir des monastères, au rythme du tintement sévère de la cloche qui appelle aux différentes occupations : « Parce que l’oisiveté est l’ennemie de l’âme », dira saint Benoît.  

Le développement de l’Europe est lié de manière indissoluble à la force rayonnante et structurante de l’intuition spirituelle de saint Benoît.

 Il y a là une concrétisation convaincante de la foi évangélique qui devient presque naturellement culture et levain de choix sociaux qui, si je peux me permettre cette expression un peu hardie, laisseront entrevoir du XIe au XIIe siècle – l’époque de Cluny et de Cîteaux – le rêve réalisé d’une Europe civilisée et unifiée au nom du Christ.

« Ne rien préférer à l’amour du Christ ».

Comme on l’a déjà dit, cette phrase, mais je préfèrerais dire ce programme de vie, se trouve dans la Règle de Saint Benoît (…)

Elle fonde la spiritualité des martyrs avec celle des moines. Je crois que notre temps est l’un des plus sensibles à la fascination de ce message. La recherche de la simplicité volontaire en est un exemple. Combien de gens ont été déçus après avoir découvert que les objectifs qu’ils s’étaient fixés sont bien vite devenus périmés en amour, en amitié, en biens matériels, en exploits de toutes sortes ! Quand le pape Jean-Paul II appelait chacun à rechercher et à vivre une haute sainteté, il invitait à parcourir les sentiers de la vérité et du courage, justement comme les moines et les martyrs.

« Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple »* (Mt 19,29).

Si tu veux bien m’avoir comme ton unique trésor, si tu veux bien t’unir à moi et ne vivre que pour moi, en « ne mettant rien avant l’amour du Christ » comme disait saint Benoît, alors, mon Père qui t’aime d’un amour infini te dira :

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi » (Lc 15,31).

Bien sûr, le disciple de Jésus n’est pas condamné à vivre dans la misère en ce monde. La grâce de Dieu pourvoit à ses besoins réels et même au surplus. Mais ce n’est pas cela qui doit motiver le disciple. Le véritable héritage du chrétien est le cœur de Dieu. Ce trésor est infiniment plus important que toutes les richesses de la terre. Mais pour le découvrir, il faut en faire l’expérience.

Comme les moines de tous les temps, nous devons nous aussi rechercher la vérité avec confiance et ténacité,

… sans craindre la fatigue et sans avoir peur de parcourir dans toute leur complexité les sentiers de la culture moderne, imitant ainsi les communautés monastiques médiévales qui, proches des villes ou perdues au milieu des forêts, placées dans des contextes chrétiens ou éparpillées dans des landes païennes hostiles ou indifférentes, maintenaient leur “pas”, fait de prière, d’étude, de travail et d’amour dans l’attente du retour du Christ.

https://www.facebook.com/photo?fbid=3372252056355249&set=a.1861319930781810

L’hospitalité, chère aux moines.

Saint Benoît ne voyait pas dans l’hôte un ennemi, mais bien un frère. Il insistait beaucoup sur l’hospitalité et l’accueil, à une époque où il y avait tant besoin d’accueil. Des mots qui sont étonnamment contemporains.  Pape Françoishttps://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2018-07/saint-benoit.html

01 Que demeure l’amour fraternel !
02 N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges.

https://www.aelf.org/bible/He/13

Pour trouver un abri – Théo Mertens

HOMELIE de Dom Armand VEILLEUX (extraits).

https://www.scourmont.be/publications/pages-de-dom-armand-veilleux/homelies-de-dom-armand-veilleux/2664-homelie-pour-la-fete-de-saint-benoit-11-juillet-2021.html

   Dans les monastères vivant selon la Règle de saint Benoît, nous célébrons aujourd’hui la Messe et l’Office de saint Benoît, même si c’est un dimanche.

(…)          Dans le Prologue de sa Règle, saint Benoît dit qu’il écrit celle-ci pour ceux qui désirent la vie et avoir des jours heureux. Or, dans l’Évangile que nous venons d’entendre Jésus, dès le début de son ministère public, décrit à ses disciples en quoi consiste le bonheur :

« Bienheureux les pauvres de cœur,… bienheureux les doux,  …bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, etc ».

Comme toute vie chrétienne, la vie monastique consiste d’abord dans un effort de vivre ce programme de bonheur que sont les béatitudes

L’histoire de l’humanité, comme celle des institutions humaines – que celles-ci soient civiles ou religieuses — est faite de grands cycles au cours desquels de brèves périodes de grande stabilité – appelées « âge d’or » — sont suivies de périodes plus longues de désintégration avant que ne commence d’autres longues et lentes périodes de reconstruction.

Benoît vécut à une de ces époques charnières où, dans une culture qui achevait de se désintégrer apparaissaient déjà les germes d’une culture nouvelle. Il fonda son monastère de Monte Cassino, après celui de Subiaco, à l’époque où s’écroulait l’Empire romain d’Occident sous les invasions barbares.  Sa rencontre avec Totila, racontée par saint Grégoire dans ses Dialogues, est un puissant symbole de la rencontre de l’Esprit ancien du Christianisme avec la vitalité bouillonnante des peuples nouveaux.  Dans le long processus de regroupement de ces peuples nouveaux, d’abord dans l’Empire de Charlemagne (appelé « père de l’Europe » par le poète Angibert en 799), puis tout au long de l’histoire mouvementée de la Chrétienté médiévale, les monastères vivant selon la Règle de saint Benoît, jouèrent un rôle capital.

Nous vivons, à notre époque, une transition semblable entre un ensemble de cultures occidentales qui se désintègrent et une humanité nouvelle en train de s’engendrer. C’est sans doute pourquoi, Paul VI, durant la seconde session du Concile Vatican II, et au début de son pontificat, proclama saint Benoît Patron de l’Europe. (…)

Ce qui frappe lorsqu’on jette un regard d’ensemble sur cette grande tradition bénédictine, c’est qu’il s’agit d’un esprit qui est, finalement assez indépendant des structures dans lesquelles il s’incarne à chaque période et en chaque contexte culturel déterminé. Benoît a réuni une petite communauté à Subiaco, puis a fondé un petit monastère à Monte Cassino, et une douzaine d’autres petits monastères dans les alentours. Dans les quelques siècles qui suivirent tous ces monastères — y compris Monte Cassino — furent détruits et toutes ces communautés furent dispersées.

Mais l’esprit demeura vivant et diverses petites communautés naquirent et se maintinrent en Italie jusqu’à la refondation de Monte Cassino et l’époque du Pape saint Grégoire qui donna à l’esprit bénédictin un grand élan missionnaire. Il y eut de grands mouvements rénovateurs comme celui de Cluny au XIème siècle et celui de Cîteaux au XIIème siècle.

L’Europe fut couverte de grandes abbayes comptant souvent des centaines de moines et qui, pour la plupart, disparurent après quelques siècles d’existence. Et pourtant l’esprit qui s’était manifesté dans la Règle de Benoît continua toujours de se maintenir et de se transmettre, de générations en générations, de siècles en siècles, à travers de petites communautés, la plupart du temps fragiles et précaires, sans grand renom et sans aucune fanfare autour d’elles.

L’Europe doit aux monastères de la famille bénédictine une grande partie de sa tradition culturelle, y compris architecturale. Mais ce n’est là, pourrait-on dire, qu’un sous-produit de sa spiritualité. Là n’est pas l’essentiel ni de son héritage et encore moins de son message. L’esprit de Benoît doit se maintenir, se maintient et se maintiendra, comme un levain d’Évangile au cœur de l’Europe, comme au cœur du reste de l’humanité, essentiellement à travers d’humbles et petites communautés incarnant simplement et humblement l’esprit de l’Évangile tel qu’incarné dans la forme de vie chrétienne décrite par Benoît dans sa Règle de vie pour les moines.

Saint Benoît, Patron de cette Europe nouvelle en gestation. 

L’Europe nouvelle vit actuellement une crise.  Il est devenu évident qu’une communauté économique n’est pas possible sans une communauté politique et sociale. Il est urgent de transcender l’idée de « nation », qui, avec tout ce qu’elle comporte de fierté, sinon d’orgueil, et de désir d’hégémonie, a fait éclater l’Europe médiévale à l’âge des grandes révolutions, donnant naissance à une Europe conquérante, rappelée à l’humilité par la tragédie des deux guerres mondiales. 

Ce sont ces conséquences tragiques des tensions entre les nouveaux états-nations qui conduisirent quelques grands politiciens, qui étaient aussi des hommes de foi, un Adenauer, dont un fils devint prêtre, un De Gasperi, co-fondateur de la Démocratie Chrétienne en Italie, un Robert Schuman dont le procès de béatification est en cours, tous souvent inspirés par le penseur Jean Monnet, à développer l’idée d’une Europe nouvelle qui soit une communauté.  Paul VI, qui avait été un diplomate avant d’être Pape, était très sensible à cette aspiration à une communauté européenne. Et c’est pourquoi il nomma saint Benoît Patron de cette Europe nouvelle en gestation.   

Si l’inspiration communautaire de saint Benoît a eu un tel succès à travers les siècles, c’est qu’elle ne fait que donner une expression particulière au message de l’Évangile, et spécialement à celui que nous trouvons dans l’Évangile d’aujourd’hui. 

Paul, dans sa lettre aux Colossiens, nous rappelle que toute communauté – qu’elle soit monastique, paroissiale, familiale ou européenne – ne peut se bâtir que sur l’humilité, le respect mutuel, le pardon – en un mot, ne peut se bâtir que sur l’amour mutuel. Armand VEILLEUX

https://www.scourmont.be/publications/pages-de-dom-armand-veilleux/homelies-de-dom-armand-veilleux.html

A Tibhirine (Algérie) des moines cisterciens ont donné leur vie jusqu’à accepter le martyre.   


Don Armand Veilleux rend visite à ses frères trappistes de Tibhirine .

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, dans le contexte de la guerre civile algérienne, sept moines du monastère de Tibhirine étaient enlevés par un commando. Seuls deux religieux échappèrent à cette rafle. L’annonce de leur assassinat, deux mois plus tard, suscita un immense choc en Algérie. Mais aujourd’hui, leur héritage spirituel se vit dans la présence reconnue et appréciée de l’Eglise d’Algérie, dont le rayonnement a été particulièrement mis en lumière par la béatification des martyrs, le 8 décembre 2018 à Oran.

DES HOMMES ET DES DIEUX

– Bande Annonce Officielle – Lambert Wilson / Michael Lonsdale

Oui, ce qui est très beau dans leur message c’est qu’ils n’ont pas voulu lâcher la main de l’ami qui souffrait à côté d’eux. Ils auraient très bien pu partir, mais comme la population souffrait autour, ils sont restés solidaires de cette population, donc c’est un appel pour nous aussi à vivre des gestes de solidarité concrets, surtout en ce moment de crise sanitaire. Ils peuvent être un modèle pour nous tous au quotidien.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2021-03/anniversaire-enlevement-martyrs-tibhirine-algerie.html

Leur enlèvement et leur élimination ont évidemment été une tragédie épouvantable pour la petite Église d’Algérie, mais finalement on a vu plus de 20 ans après, lors de la béatification à Oran, que ces moines mais aussi les autres religieux martyrs d’Algérie avaient une fécondité immense, qu’ils avaient permis aux chrétiens de bénéficier d’une amitié, d’un respect, d’une reconnaissance, d’un amour même, de la part d’une grande partie de la population algérienne musulmane. Est-ce finalement cela, le chemin chrétien? Comme le Christ lui-même, d’un échec apparent, tirer une victoire plus grande et presque inespérée?

Et le miracle c’est aussi que l’enlèvement des moines, qui avait pour but de créer un fossé entre chrétiens et musulmans, d’opposer l’islam à l’occident, ça s’est transformé en grâce de fratellanza comme dirait le Pape François, de fraternité universelle, et ça a beaucoup rapproché les croyants de diverses confessions.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2021-03/anniversaire-enlevement-martyrs-tibhirine-algerie.html

Les abbayes cisterciennes portent l’attribut « Marie » dans leur nom.

Abbaye Notre-Dame de l’Atlas, abbaye Notre-Dame de la Paix, abbaye Notre-Dame de Scourmont, …

Marie est vraiment présente dans la vie monastique. C’est pourquoi je me permets d’attirer votre attention sur Medjugorje, lieu d’apparitions mariales depuis 40 ans. Le pape François reconnait ces apparitions. Marie souhaite nous accompagner les uns et les autres  dans les moments difficiles que nous vivons. Libre à nous d’accepter de prendre sa main ou de la refuser.

Commentaire seul du mercredi 26 juin 2021 à 21h00 avec Sr Emmanuel de Medjugorje

Choeur des Moines de l’Abbaye de Tamié – Salve Regina

SUPPLEMENTS.

Envoyé spécial. Margaux, femme de Daech, l’impossible retour – 9 novembre 2017 (France 2)

Patrick Buisson : « La volonté de l’Eglise de s’ouvrir au monde a eu des effets pervers »

https://www.famillechretienne.fr/36801/article/patrick-buisson-la-volonte-de-leglise-de-souvrir-au-monde-a-eu-des-effets

Sermon de saint Bernard de Clervaux au sujet de saint Benoit.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_de_Nursie


Image : Soufle de Vie – Levensadem. 

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