La foi, c’est de croire que les ténèbres n’arrêtent pas la lumière.
Le père Joseph Moingt était un des grands théologiens jésuites de notre temps.
Il est décédé le 28 juillet 2020 à Paris à l’âge de 104 ans.
Il est l’auteur de dizaines d’ouvrages.
Un des derniers : « Croire quand même » regroupe de libres entretiens sur le passé et l’avenir du catholicisme.
EXTRAITS
L’Évangile ne donne pas de préceptes de religion, il apprend aux hommes à vivre en hommes (p.83)
Je vois souvent des amis à qui je dis : « Faites des groupes, des communautés ; évitez les ruptures bruyantes qui n’aboutissent à rien ; gardez même si possible des contacts avec l’Institution et faites Église autrement ; et puis, bon, vous verrez bien ce qui arrivera » (p. 85)
D’abord, ne demandez pas « à quoi ? » mais « à qui ? » il faut croire ; on ne croit pas à des vérités abstraites tombées du ciel, on croit en Dieu qui s’est manifesté et continue à se manifester de telle et telle façon (p.161)
Bien sûr, on entre en conflit avec le monde. Qu’est-ce que le monde si ce n’est la tendance de l’univers à se replier sur lui-même. Le monde, c’est la force d’inertie, c’est la répétition du même, le chacun pour soi, le plus possible de biens et de jouissances pour moi aujourd’hui et tant pis pour les autres et pour ceux qui viendront après nous. C’est ce qui détourne mon regard du pauvre qui est là. C’est ça le monde, l’esprit du monde. C’est de vouloir arrêter l’évolution, et tout canaliser à son profit.
Le combat contre l’esprit du monde durera jusqu’à la fin des temps. Le prologue de l’évangile de Jean montre que la création, à ses débuts, fut la lutte de la lumière contre les ténèbres. Cela n’a pas changé, car la création est un processus ininterrompu. Du fait qu’il y a lumière, il y a aussi ténèbres.
La foi, c’est de croire que les ténèbres n’arrêtent pas la lumière. Pourquoi ? Parce que Jésus est venu dans nos ténèbres et qu’il est la lumière qui luit dans ce monde. Cela veut dire qu’il détruit toutes les forces de mort, les forces de vieillissement, d’inertie, de pesanteur, qui empêchent le monde de se développer, de devenir un univers ouvert. (p.240)
Dans l’Église ancienne, les chrétiens recevaient l’enseignement des apôtres au cours du repas eucharistique. Plus on donnera de l’importance à la lecture et au partage d’évangile, plus on évitera l’écueil du ritualisme et mieux on comprendra ce qu’on appelle la « présence sacramentelle » de Jésus (p.198)
Joseph Moingt : « Croire quand même »
éd. Champs essais – 9 euros.
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Les CREDOS de Jacques Benoit.
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Le métier de théologien –
Joseph Moingt sj
https://www.jesuites.com/wp-content/uploads/2020/07/joseph-moingt-le-metier-de-theologien.pdf
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IDENTITE ET MISSION – Frère Raphaël Devillers dominicain.
Éternel et grave problème. L’Église doit être le peuple de Dieu qui vit très fidèlement l’Évangile – ce qui la distingue du monde. Mais son Seigneur lui a ordonné de répandre l’évangile et de faire des disciples dans toutes les nations. Si elle durcit les marques de son identité par des exigences et des rites figés, elle se ferme comme une citadelle. Si la passion de l’évangélisation l’emporte, elle est tentée de gommer ses caractéristiques et de devenir, comme dit François, une O.N.G., une œuvre philanthropique.
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CANTIQUE: Seigneur nous croyons en Toi, fais grandir en nous la foi.
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Une réflexion sur « « Croire quand même » P. Joseph Moingt sj »
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