Retour sur le passé : L’immigration du 20ème siècle vers l’Europe.

Gardons bien à l’esprit que …

Des Belges vivent à l’étranger. Ils partent pour raisons familiales, pour trouver un job qui correspond à leurs attentes, ou simplement par esprit d’aventure.

Les personnes qui arrivent chez nous peuvent avoir les mêmes raisons. Les êtres humains se ressemblent.

Hélas, la plupart des demandeurs d’asile fuient leur pays car c’est la terreur, la misère, voire d’énormes problèmes de société qui les poussent à partir, à tout quitter! On ferait comme eux! Le réchauffement climatique ne peut faire qu’augmenter le nombre de migrants. A qui la faute? A ces simples personnes?

Les réfugiés du début du siècle étaient très reconnaissants d’avoir été accueillis. Malgré les conditions difficiles de leur installation chez nous, malgré la pénibilité des travaux, ils restaient positifs.

Parmi les enfants d’immigrés, certains ne comprennent pas leur chance et créent des problèmes, au grand dam de leurs parents et de la population. Une des principales raisons évoquées: le manque de travail! Là encore, à qui la faute? Du travail, ce n’est pas ça qui manque!

Mais, pour l’instant, revenons aux premiers arrivants. Patrick Fiori dépeint le bon esprit qui régnait dans ces communautés.

Patrick Fiori – Chez nous : Plan d’Aou, Air Bel.

Sources de renseignements:
https://www.laligue.be/leligueur/actujeunes/belgique-l-immigration-a-une-histoire et
https://www.vivreenbelgique.be/11-vivre-ensemble/histoire-de-l-immigration-en-belgique-au-regard-des-politiques-menees

L’immigration italienne.

  « Ce qui m’a poussé à venir en Belgique ? La misère, pardi ! », s’exclame un Italo-Belge. « Arrivé en gare de Charleroi dans les années 1950, j’ai été effrayé de voir ce ciel si noir, les fumées des usines et cette Sambre aussi sombre que le reste. Moi, je venais du soleil. Ma première descente dans la mine a été épouvantable. Je voulais rentrer, mais j’ai fait ma vie ici. Et je ne le regrette pas. »

 Bois du Casier.

L’histoire de cette immigration de masse ne commence réellement qu’à la fin de la Première Guerre mondiale. La Wallonie est alors une région fleuron de l’économie. Les industriels sont obligés de faire appel à une main-d’œuvre étrangère. Entre les années 1920 et 1930, ce sont quelque 170 000 étrangers qui débarquent, dont une majorité d’Italiens. Ils ont quitté la Botte pour des raisons économiques et sont rejoints, dès 1922, par les Fuorusciti, les antifascistes opposés au régime de Mussolini.

La Wallonie leur apparaît alors comme un eldorado, mais les arrivants déchantent assez vite. Un travail ardu de mineur les attend. Les Belges, d’ailleurs, ne besognent plus dans les mines sauf aux postes les moins pénibles….

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8 août 1956. Une colonne de fumée s’élève du Bois du Cazier à Marcinelle.
Un incendie s’est déclaré à près d’un kilomètre sous terre. Très vite, le feu gagne toute la mine où 275 hommes sont descendus ce matin-là.  Sarah Heinderyckx

L’immigration turque et marocaine.

En 1954, la Belgique a signé une convention avec le Maroc et la Turquie pour faire venir chez nous des travailleurs de ces pays. Pourquoi ? Comment ?

Des emplois dont les Belges ne veulent pas.

Remontons dans le temps pour retracer l’histoire de l’immigration dans notre pays depuis 1946 (Avant la 2e Guerre mondiale, des Belges émigraient déjà, tandis que des immigrants arrivaient en Belgique. Ces mouvements de population n’étaient pas encore organisés comme par la suite). En 1946 donc, la Belgique et les autres pays d’Europe vivaient des moments très difficiles : ils sortaient d’un conflit qui avait fait plusieurs millions de morts, tandis que beaucoup de bâtiments, de routes, etc., devaient être reconstruits.

Les usines, mais aussi les mines qui exploitaient alors le charbon présent dans notre sous-sol, devaient tourner à plein régime. Pour cela, il fallait de nombreux travailleurs. La Belgique décida donc de faire appel à d’autres pays. En 1946, l’Italie fut le premier de ces pays à signer avec la Belgique une convention pour recruter des ouvriers.

Important à avoir à l’esprit, comme le souligne Marco Martiniello, professeur de sociologie de l’ULG : « À l’époque, la main-d’œuvre belge ne manque pas. Par contre, il n’y a plus suffisamment de Belges qui acceptent de faire certains travaux pénibles et mal payés, comme descendre dans les mines. »

Arriver seul, puis faire venir la famille

Entre 1946 et 1970, la Belgique signera une convention de recrutement de travailleurs avec sept pays. Pourquoi s’est-elle tournée vers des pays de plus en plus lointains, comme le Maroc ou la Turquie, en 1964 ? Marco Martiniello nous répond :

« Rappelons que descendre dans les mines était extrêmement dangereux. De nombreux accidents ont d’ailleurs eu lieu, dont celui de Marcinelle, en 1956, qui fit 262 morts, dont de nombreux Italiens. Pour cette raison, le gouvernement italien a dit stop à l’envoi de travailleurs. Disons que le Maroc et la Turquie étaient moins regardants avec ces questions de sécurité. »

Les ouvriers recrutés avaient un contrat de travail de cinq ans, ce qui leur permettait de vivre sur notre territoire durant cette période. Dans un premier temps, ces travailleurs arrivaient en Belgique seuls, sans leur famille. D’ailleurs, la majorité d’entre eux n’imaginaient pas s’installer définitivement ici. Progressivement, ils ont obtenu le droit de faire venir leur famille, qui était restée au pays : c’était le regroupement familial.

Une immigration surtout européenne

Les dernières conventions concernant le recrutement de travailleurs ont été signées en 1970. Pourquoi plus après ? Parce que, dès cette époque, la situation de la Belgique (comme de ses voisins européens, d’ailleurs) va changer. Notre pays est frappé par une crise économique. Conséquence : il n’y a plus assez de travail pour tous les habitants du pays. Inutile, donc, de recruter encore des travailleurs à l’étranger.

En 1974, la Belgique prend une décision importante : elle ferme ses frontières à l’immigration. Marco Martiniello précise :

« Contrairement à ce que l’on croit souvent, nos frontières n’ont pas été fermées du jour au lendemain. Il s’agissait avant tout d’un discours de la part du monde politique qui voulait rassurer les Belges à propos du chômage et de l’immigration qui faisaient peur à certains. L’immigration zéro (soit son arrêt total, ndlr) n’a jamais existé. Disons qu’on ne l’encourageait plus comme avant. Que l’on incitait aussi certains immigrés à rentrer chez eux. Pendant ce temps, le regroupement familial continuait. »

Malgré l’annonce de l’arrêt de l’immigration, le nombre d’étrangers qui arrivent chez nous a continué à augmenter. Pourquoi ? Parce que, entre-temps, en 1968, une autre décision avait été prise au niveau de l’Union européenne (UE), qui s’appelait alors la Communauté Économique Européenne (CEE) : tous les travailleurs des pays membres avaient désormais le droit de s’installer dans un autre pays que le leur pour y travailler. Cette règle est encore valable aujourd’hui, alors que l’UE compte 28 pays membres et 500 millions d’habitants. Ceci explique pourquoi les immigrés d’aujourd’hui proviennent principalement de notre continent.                                                Anouck Thibaut

Immigré, réfugié, ce n’est pareil. Un peu de vocabulaire.

Un immigré : c’est une personne qui arrive dans un nouveau pays pour s’y installer. On dit de lui qu’il immigre.
Un émigré : c’est une personne qui quitte son pays pour aller s’installer à l’étranger. On dit de lui qu’il émigre. Un demandeur d’asile est une personne en attente de la régularisation dans le pays d’accueil. Un réfugié est la personne qui a reçu un permis de séjour  dans le pays où il dépose ses valises.

Chaque année et depuis toujours, en Belgique comme partout ailleurs dans le monde, des personnes immigrent (arrivent) tandis que d’autres émigrent (s’en vont).

Merci. Merci infiniment à vous, les immigrés, qui avez travaillé à la (re)construction de la Belgique et merci à vous qui œuvrez aujourd’hui. Puissiez-vous connaitre des jours heureux ! La paix dépend de vous comme de nous.

Enrico Macias, un Pied-Noir chanteur de renommée internationale.

(wikipedia) La famille Ghrenassia se décide à quitter l’Algérie le 29 juillet 1961, soit onze mois avant la fin de la guerre. C’est durant cette traversée nostalgique de la Méditerranée comme de nombreux expatriés, qu’il compose à la guitare J’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison7. La famille s’installe à Argenteuil.

Son interprétation de la chanson Adieu Mon pays, devient le symbole de l’exil des Pieds-Noirs* et il devient célèbre. Pathé Marconi sort son premier album en 1963, avec le titre phare Enfants de tous pays7.

*Un pied-noir: Le nom « pieds-noirs » désigne les Français originaires d’Algérie et, par extension, les Français d’ascendance européenne installés en Afrique française du Nord jusqu’à l’indépendance, c’est-à-dire jusqu’en mars1956 pour les protectorats français de Tunisie et du Maroc, jusqu’en juillet1962 pour l’Algérie, et au-delà pour ceux qui y sont restés après l’indépendance des trois pays1,2. (wikipedia)

Fin du 20ème siècle

A la fin du 20e siècle, les flux migratoires s’accélèrent, alimentés par les grands écarts de richesse, les crises et les conflits, et la circulation de l’information qui nourrit les envies de départ. Certains flux sont liés à la proximité géographique, comme les migrations entre le Mexique et les États-Unis. D’autres portent la marque de l’histoire, comme ceux qui relient les anciens pays colonisés aux anciennes métropoles.
40% seulement des migrations mondiales vont du Sud vers le Nord : les flux du Sud vers le Sud, moins connus et souvent régionaux, ont une importance croissante.
https://www.histoire-immigration.fr/collections/les-migrations-fin-du-xxe-siecle